Le podcast fête ses 4 ans + des idées de cadeaux culturels pour Noël
🥳 Deux raisons d'être festif! 🥳
J’aime les synchronicités dans la vie (oui, je fais un vœu à chaque fois que je vois des heures miroir, you can judge me I don’t mind) et j’avais envie que ce quatrième mois d’infolettre soit une forme de bilan pour Sous la fibre qui fête ses 4 ans d’existence.
Mais avant, je tenais à vous faire part de la sortie de mon dernier épisode portant sur l’autoreprésentation.
J’ai eu le plaisir de donner la parole à deux artistes passionnant.es : Annie Baillargeon, qui interroge la construction de l’image de soi à travers les injonctions et une incarnation exaltée du corps, et Mikael Lepage, dont les autoportraits défient les archétypes et nous invitent à réfléchir aux codes vestimentaires qui régissent les rôles binaires.
L’épisode sur l’autoreprésentation nous fait réfléchir…
À l’omniprésence de l’autoreprésentation en art visuel depuis des siècles!
À l’enfermement des genres au sein de rôles, de stéréotypes, de normes qui profitent au capitalisme et au contrôle des corps, notamment à l’ère des réseaux sociaux, des filtres et du botox.
À l’expression de genre. D’ailleurs, c’est une belle invitation à plonger en soi et se questionner sur la nôtre! Qu’est-ce qui nous appartient, qu’est-ce qui nous définit, nous plait réellement dans notre identité? Et qu’est-ce qu’on performe?
Au fait que le privé est politique, et qu’aucune expérience de vie n’est unique. Une démarche très introspective, un autoportrait, une œuvre autofictive ou encore une performance du corps de l’artiste peut engendrer un véritable dialogue avec le collectif, nous heurter, nous happer personnellement.
Bref, mettez ça dans votre liste de lecture, entre un p’tit chocolat chaud de Noël et une bouchée de dinde, ça passe bien! (Peut-être pas avec votre mononcle conservateur, though).
Quelques chiffres, dates et faits qui ont forgé le podcast
12 janvier 2020
En décembre 2019, je travaillais sur mon tout premier épisode. Et je dois admettre que sans l’amitié profonde qui me lie à Sarah Seené, je n’aurais tout simplement pas osé franchir le pas. Sarah, c’est une artiste exceptionnelle, dotée d’un regard sensible et percutant sur les réalités humaines, capable de créer des images complexes et empathiques. Sarah, c’est aussi mon amie et celle qui m’a fait confiance en premier. Vous dire à quel point j’avais PEUR de faire cet enregistrement avec mon AMIE…. On peut dire que je n’avais pas confiance en moi!
Le 12 janvier 2020, le tout premier épisode sort, et sincèrement, je ne vais probablement plus le réécouter! Pas parce qu’il est mauvais, au contraire, j’ai mis tellement d’amour dessus, mais parce que c’est trop malaisant de me replonger dans mes insécurités, Pis parce que je suis ascendant Vierge, alors la recherche de la perfection, c’est ma seconde nature (oupsi). Mais cet épisode garde une place bien spéciale dans mon coeur.
Le premier pas, c’est toujours le plus difficile. C’est quétaine, je sais, mais c’est vrai.
25 épisodes
25 épisodes en 4 ans, c’est environ 6 épisodes par année! Pas si pire pour une fille qui a parfois besoin de prendre plusieurs mois de pauses pour faire le plein de créativité.
17 heures et 21 minutes
C’est le temps total de contenus audio créés, donc si vous écoutez le balado d’une traite, ça remplit votre journée, mettons! Mais bon, y’a juste ma maman qui est capable de se faire un marathon de Sous la fibre…
36 artistes
Ce sont 36 artistes qu’on a pu entendre sur le podcast depuis le début. Ça fait du monde quand même!
1000 écoutes mensuelles
C’est plus ou moins le nombre d’écoutes uniques mensuelles de l’émission dans les derniers mois, et même si j’adorerai atteindre 3 fois plus de personnes, force est de constater que ça en fait du monde quand même qui s'intéresse aux artistes et à leurs univers! C’est peut-être pas un balado qui invite des vedettes connues de toustes (ça, y’en a déjà plein…) et qui se hisse dans les palmarès des plateformes d’écoute (quoique, je suis dans le top 15 de Apple Podcasts au Canada pour les arts visuels!), mais je ne tiens personne pour acquis et suis sincèrement heureuse de vous avoir. Vous êtes le meilleur auditoire, point. Merci!
Et l’épisode le plus écouté de tous les temps est…
Bien que cet épisode soit un peu différent et s’intéresse non pas à une démarche, mais plutôt à la fonction thérapeutique et cathartique de l’art, il vous a plu. Et je comprends pourquoi! La thématique est porteuse, c’est certain, surtout quand on aime l’art et qu’on perçoit sa force. Mais c’est la générosité de mon intervenante qui m’émeut le plus. Lise Pelletier est une vulgarisatrice exceptionnelle, et elle est si attachante.
Et l’épisode le plus écouté de 2023 est…
Vous avez A-DO-RÉ l’univers tout en broderie et en papier artisanal de Véronique Buist cette année! Dans son travail, la fibre textile est à la fois support, motif et sujet d’étude. Son art est un espace liminal où la conciliation est priorisée. Façonnées dans la lenteur, ses œuvres portent en elle l’héritage des femmes artistes qui ont travaillé le textile, mais aussi la certitude de la nouveauté.
30 heures pour créer un épisode
C’est en moyenne le temps que ça me prend pour réaliser un épisode de A à Z. Oui, c’est long.
Entre les recherches, la prise de contact, la préparation des entrevues, les entrevues, la sélection des morceaux pour le montage, le montage, l’écriture et l’enregistrement de la narration, l’ajout de musiques, de sons et bruitages, la mise en ligne, la diffusion et promotion sur les réseaux sociaux, la création de publications et vidéos sur Instagram, etc. Oui, c’est long (bis).
Mais c’est aussi un processus créatif qui me procure beaucoup de plaisir. Dès qu’un sujet s’enclenche dans ma tête, que j’enchaine des discussions riches et captivantes avec des artistes fascinant.es et que je commence à fabriquer l’épisode, c’est beaucoup de fun!
57 pays
C’est le nombre de pays dans lequel le podcast a été écouté au moins trois fois. C’est vraiment beaucoup, et sincèrement, la plupart des pays où il n’y a pas plus de 3,4 écoutes dans l’année sont sans doute des erreurs! Je ne sais pas si c’est ça qui me fait rire le plus ou le fait qu’une personne dans un pays INCONNU m’a écouté une fois. Weird.
Bien sûr, le Canada est en tête avec 73% des écoutes. Ensuite, l’ensemble de l’Europe francophone (France, Belgique, Suisse) comptabilise 12%. Il y a aussi 4% des personnes qui m’écoutent des États-Unis.
Évidemment, j’espère continuer de faire grandir ce projet et donner la parole à encore plus d’artistes visuel.les à travers le Québec. Qui sait, peut-être que le bilan de l’année prochaine sera encore plus surprenant!
Alors en 2024, je me souhaite quelques partenariats alignés avec mes valeurs pour faire rayonner Sous la fibre et l’art visuel d’ici.
💌 Psst : si vous avez manqué les précédentes infolettres, notamment celle où je démantèle le concept de génie artistique, et celle où je parle des femmes artistes en textiles, vous pouvez les retrouver ici!
Si vous êtes dernière minute pour vos cadeaux des Fêtes (ou bien si vous souhaitez vous gâter vous-mêmes), il n’y a rien de mieux que d’offrir - ou de s’offrir - de la culture et de l’artisanat en cadeau. Donc si vous avez déjà trop d’objets inutiles chez vous, voici quelques pistes!
Je n’ai pas été payée pour vous parler ces activités, œuvres et événements
Un abonnement au magazine Ligne, dans lequel j’ai eu le plaisir de signer plusieurs portraits d’artistes et d’espaces de diffusion durant les dernières années. Et devinez quoi! J’ai un code promo à vous offrir qui vous donne 20% de réduction sur les abonnements : SLF20 - Soutenez un média local qui promeut la créativité, toutes catégories confondues! En plus, la revue est tout simplement de plus en plus belle et inspirante.
Un atelier de création de papier chez Atelier retailles : Ça a l’air tellement gratifiant de créer, de ses propres mains, du papier fait à partir de retailles de tissus. En plus, bien que je n’ai encore jamais eu l’occasion de suivre un cours créatif là-bas (mais c’est dans ma liste!), je sais que l’équipe est absolument formidable et accueillante.
Une initiation à la poterie : Il existe plusieurs établissements qui proposent cette activité, mais personnellement j’ai eu l’occasion de faire l’atelier pour les débutant.es l’an dernier au café Les Faiseurs, dans la Petite Italie. Moi qui suis plus cérébrale que travail manuel, j’ai adoré l’aspect méditatif qui se présente à nous lorsqu’on travaille la matière. Je n’ai pas vu les heures défiler! Ne vous attachez pas trop au résultat cela dit, c’est le processus qui compte.
Bien sûr, offrir des billets de spectacles, inviter un.e autre adepte de culture à découvrir/vivre une œuvre, c’est la garantie de passer un moment enrichissant, unique et d’échanger ensemble sur le sujet après coup. Voici 5 spectacles dans ma liste pour 2024 :
Judy - Centre du théâtre d’aujourd’hui, 29 janvier au 17 février
Du théâtre qui parle d’art visuel? Oui, svp! Encore plus lorsqu’il s’agit de Judy Chicago, figure incontournable de l’art féministe des années 1970. On lui doit des œuvres frappantes qui ont brassé les stigmates à l’époque, notamment l’audacieuse photographie de produits menstruels utilisés Menstruation Bathroom (1972) ou encore l'installation monumentale The Dinner Party (1974-1979).
Dans cette pièce de théâtre de Gabrielle Lessard, six personnes remettent leur vie en question. Ce qui m’a définitivement interpellée, c’est cette phrase dans le communiqué : « Judy souligne l’importance de l’art en tant que force de changement et célèbre la capacité de l’individu à se réinventer et à défier les normes sociales établies. » J’ai hâte!
tanzmainz - Théâtre Maisonneuve, 23 au 27 janvier
Ce spectacle m’a été recommandé par mon amie qui connait vraiment plus la danse que moi, et ça a l’air sensuel et intense. « Réglée au quart de tour, cette étrange parade aux variations à la fois infimes et complexes culmine dans un formidable crescendo, jusqu’à l’épuisement. »
Minuit quelque part - Théâtre Maisonneuve, 6 et 7 février
« La nuit bat au rythme des rencontres, des lumières et des frontières qui s’effritent pour révéler nos vérités. » Un spectacle de danse qui a l’air énergique et souhaite s’emparer du sentiment de joie que provoquent la danse et le mouvement… C’est exactement ce qu’il me faut pour réchauffer mon cœur en février!
Un coeur habité de mille voix - Espace Go, 2 au 28 avril
La programmation de l’Espace Go ne m’a jamais déçue, et cette pièce m’interpelle énormément. « À 93 ans, René se sent soudain devenu un vieux monsieur. Confiné dans son appartement montréalais, il est réconforté par les soins empressés d’Olga, son infirmière qui multiplie les maladresses par rapport à son identité de genre. »
The Storyville Mosquito - Cinquième salle, 29 février au 3 mars
J’ai eu la chance de voir ce spectacle du montréalais Kid Koala qui mêle musique et cinéma d’animation en direct il y a quelques années, et j’ai adoré l’expérience. C’est tellement original de voir une dizaine de personnes sur scène œuvrer à l’unisson pour que la magie opère!
Un accès au catalogue de films sur ARTS film. Pour les moins sorteux.ses de la gang, c’est une manière idéale de découvrir de nombreuses œuvres, tout en profitant du cocooning hivernal. C’est un genre de Neflix artistique! Voici quelques films que j’ai écoutés récemment :
Usures : Un film percutant d’une vingtaine de minutes qui s’intéresse aux corps itinérants dans les espaces publics. « Usures est le fruit d’une rencontre sensible avec Saïd, un chorégraphe devenu itinérant en 2009. Quatre danseurs interprètent les émotions quotidiennes des sans-abris dans des couloirs souterrains. »
Art libre : L’artiste urbain italien Millo a réalisé l’une de mes murales préférées à Montréal, ce documentaire s’intéresse à la création de cette œuvre et son passage dans la métropole. D’un mur blanc et sans âme, on passe à une fresque ludique qui ouvre l’imaginaire et s’inscrit à merveille dans son contexte. L'œuvre s’appelle Art libre et nous rappelle à quel point l’art public véhicule des valeurs de mixité sociale. Ça me rappelle un épisode, tiens…
Chambre 102 : une vidéo de deux minutes à peine qui nous offre l’occasion de découvrir une installation de l’artiste Nancy Guilmette : une chambre, au milieu des débris, dans le Vieux-Montréal.
Apparaître : L’art, on le sait, est bénéfique pour le cerveau, pour la santé mentale, pour apprivoiser les émotions et notamment la souffrance. Ce documentaire, produit par Les Impatients, porte les témoignages de plusieurs personnes qui utilisent la création comme un outil thérapeutique.
Peggy Guggenheim : Art Addict : Elle a marqué l’art moderne et est devenue l’une des collectionneuses les plus emblématiques… Peggy Gugenheim me fascine par son exubérance, bien que parfois je ne la comprenne pas du tout. Reste que c’est pertinent d’en savoir plus sur son parcours.
Ce n’est pas un cadeau, mais si j’ai un seul épisode à vous recommander d’écouter (en plus des miens!) c’est Esthétiser les femmes mortes, le dernier du podcast Vénus s'épilait-elle la chatte? « Tantôt érotisées, idéalisées ou sanctifiées, tantôt démembrées ou torturées, souvent dénudées et toujours muettes, les femmes mortes sont omniprésentes dans l’art occidental. » Un épisode important.
Plusieurs expos à visiter à Montréal durant le temps des Fêtes par ici!
Bon temps des Fêtes, et à l’année prochaine!